Poids et infertilité

Publicado el 13/09/2021

Le poids joue un rôle important dans les chances de reproduction d’un couple. Un changement important de poids normal, qu’il s’agisse d’une prise ou d’une perte de poids, peut être une cause d’infertilité aussi bien chez les hommes que chez les femmes et peut même réduire les possibilités de succès des traitements de reproduction assistée. On émet même l’idée que 12% des cas d’infertilité primaire sont liés à des problèmes de poids.

poids

La graisse corporelle a un effet sur la production de l’hormone libératrice de Gonadotrophine (GnRH), hormone essentielle à l’ovulation régulière chez la femme mais aussi à la production spermatique chez l’homme. Plus précisément, la GnRH active la sécrétion de l’hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculostimulante (FSH), toutes deux essentielles pour le développement des ovules et des spermatozoïdes.

Qu’est-ce que l’indice de masse corporelle ?

 
Lorsque l’on parle de poids idéal, d’obésité ou de faible poids, on se réfère à l’indice de masse corporel (IMC). L’indice de masse corporelle (IMC) est une mesure qui associe le poids et la taille d’un individu. La formule mathématique permettant de le calculer est très simple : Poids (en kilogrammes) divisé par la taille (en mètres) au carré. Un IMC situé entre 18 et 25 est considéré comme un rapport poids / taille adéquat ou normal.

L’obésité

 
A.) Chez la femme : Il existe un très grand nombre de troubles communs liés à l’obésité de la femme qui peuvent avoir un impact négatif soit sur la possibilité de grossesse (qu’elle soit obtenue naturellement ou à l’aide de techniques de reproduction assistée) soit sur la possibilité de mener correctement à terme une grossesse. Principaux troubles liés à l’obésité et pouvant causer des problèmes de fertilité :

    • Syndrome des ovaires polykystiques : Le syndrome des ovaires polykystiques (SOP) est une des causes majeures d’anovulation et donc de stérilité. Pour pouvoir diagnostiquer précisément un SOP, les femmes devront présenter au moins deux des symptômes suivants :
      • Des menstruations irrégulières
      • Des ovaires élargis et plus gros, avec présence de nombreux follicules de petite taille décelables par échographie
      • Des hormones androgènes en excès

En raison d’un taux élevé d’insuline dans le sang, les ovaires libèreront trop d’hormones androgènes et ceci pourrait entraîner la croissance excessive de poils sur le visage, une augmentation de poids et provoquer une infertilité. Les femmes qui souffrent de SOP ont plus de risques de développer un diabète et des maladies cardiaques.Le fait de perdre du poids pourrait présenter le gros avantage de soigner en partie ce désordre ou ce trouble, sans que la quantité de poids devant être perdu soit nécessairement importante puisque, en diminuant simplement son poids de 5%, une femme pourrait parvenir à tomber enceinte.

  • Hypothyroïdisme : L’hypothyroïdisme est une maladie propre à la thyroïde et se caractérise par une production anormale d’hormones de la glande thyroïde. Cette maladie entraîne généralement une augmentation du poids de la personne qui en souffre et celle-ci aura souvent du mal à perdre l’excès de poids acquis par le passé. Ce désordre peut également perturber son cycle menstruel et peut même l’interrompre dans certains cas ou même annihiler l’ovulation.
  • Défauts de la phase lutéale : Les défauts de la phase lutéale font partie d’une série de dérèglements hormonaux liés à un développement normal de l’endomètre, essentiel à la nidation embryonnaire, et donc pour permettre de mener normalement une grossesse à terme. Au cours de la seconde moitié du cycle menstruel d’une femme, le corps lutéal doit produire de la progestérone pour permettre l’épaississement de l’endomètre. Si la phase lutéale dure longtemps ou si – au contraire – elle ne dure pas suffisamment longtemps, les taux de progestérone ne seront pas appropriés et la femme aura des menstruations anormales.Lorsqu’une femme est enceinte, les défauts de la phase lutéale peuvent provoquer une fausse-couche.
  • Œstrogènes en excès : Les œstrogènes sont les hormones sexuelles produites principalement par les organes reproducteurs de la femme mais également par d’autres éléments de son organisme dont par exemple les lipocytes ou les cellules grasses. Étant donné que les œstrogènes sont produits par les cellules grasses, les femmes souffrant d’obésité ou d’un excès de poids, d’une manière générale, auront une plus grande quantité d’œstrogènes dans leur système que les femmes ayant un poids normalDans des proportions normales, les œstrogènes jouent un rôle fondamental pour de nombreuses fonctions organiques. Cependant, en cas d’excès d’œstrogènes dans leur système, ceux-ci pourraient toucher son système reproducteur et même le déséquilibrer entraînant ainsi des problèmes d’infertilité. De plus, même si une femme est enceinte, cet excès d’œstrogènes pourrait provoquer une fausse-couche. D’autre part, il faut tenir compte du fait que le poids n’est pas le seul facteur pouvant provoquer une augmentation des taux d’œstrogènes.

 
B.) Chez l’homme : l’excès de poids peut entraîner une réduction de la production spermatique ou diminuer son activité. En effet, on a observé sur des prélèvements de sperme qu’un excès de poids pouvait réduire la production et la concentration de spermatozoïdes d’environ 21,6% et de 23,9% en cas d’obésité pathologique.

Faible poids

 
A.) Chez la femme : Une forte perte de poids ou des maladies de type anorexie nerveuse peuvent également avoir une influence sur la fertilité d’une femme.

La production de GnRH peut diminuer aussi en raison d’un poids trop faible chez une femme. Dans ce cas, l’ovulation peut devenir irrégulière ou même être interrompue. Une perte de production de GnRH peut également toucher la formation du revêtement utérin dans lequel l’embryon viendra s’implanter.

Trop d’exercice peut aussi entraîner un déséquilibre hormonal, et réduire la fertilité.

B.) Chez l’homme : un poids inférieur à la normale peut provoquer une réduction de la production et de l’activité spermatique encore plus sévère que dans les cas d’obésité. En effet, on a observé sur des prélèvements de sperme qu’un poids trop faible pouvait réduire la production et la concentration de spermatozoïdes d’environ 28,1% et de 36,4% en cas de malnutrition sévère.

Comment y remédier ?

 
En récupérant, de la manière la plus saine possible un poids normal, les déséquilibres hormonaux s’inversent souvent et ce retour à la normal permet ainsi de restaurer la fertilité perdue. De plus, la perte de poids chez les personnes obèses augmente les chances de grossesse.

Il est également possible de recourir à un traitement médical pour augmenter la fertilité mais toujours sous contrôle médical. La maîtrise de son poids reste cependant le meilleur des traitements.