Pourquoi est-il essentiel de disposer d’un service d’Aide au Patient International en procréation médicalement assitée ?

Publicado el 11/04/2023

Saviez-vous que l’Espagne est en tête de liste des pays leaders en matière de procréation médicalement assistée ? Ce n’est pas pour rien que Ginefiv accueille chaque année 30 % de patients internationaux. Chaque année, de plus en plus de patients étrangers viennent en Espagne à la recherche de solutions à leurs problèmes de fertilité, notamment en ce qui concerne les traitements avec don de gamètes. Ce phénomène a été appelé tourisme reproductif ou tourisme de fertilité.

Quelle en est la raison ? La qualité et la formation des professionnels dans ce domaine, l’utilisation de techniques de procréation assistée plus avancées en Espagne, des prix compétitifs ou la législation elle-même, souvent plus permissive en matière de procréation que dans leur pays d’origine.

Depuis 2007, Ginefiv dispose d’un service d’Aide au Patient International qui est consacré exclusivement à la prise en charge de ces patients. Cela nous a permis d’améliorer la qualité de nos services grâce à une infrastructure linguistique qui nous permet d’assurer un suivi complet de leurs traitements, comme le recommande le guide de bonnes pratiques de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE).

Comment fonctionne le service d’Aide au Patient International de Ginefiv ?

Ce service est composé de traductrices-interprètes spécialisées en médecine de la reproduction et dotées d’excellentes compétences analytiques et documentaires. L’objectif principal est de résoudre de manière cohérente et précise les barrières linguistiques entre les patients non hispanophones et le personnel des différents services de la clinique, dans le cadre d’un triangle communicatif composé du patient, du personnel soignant et de l’interprète. De cette manière, le contrôle de la situation communicative est maintenu avec impartialité et confidentialité.

La patiente internationale de procréation assistée réalise le traitement à distance et ne se rend en Espagne qu’à une ou deux occasions, de sorte que le reste du temps, le contact avec la clinique se fait par l’intermédiaire de ce service, qui fait office de lien entre les patients et la clinique.

Comment la relation entre l’équipe et le patient est-elle renforcée ?

Le traducteur-interprète dans ce domaine de la médecine a besoin d’une dose d’humanité, d’intimité et de proximité, nécessaire à une bonne communication. Il est parfois difficile de trouver un équilibre entre proximité et distance professionnelle, la composante émotionnelle est très présente dans la communication avec ce type de patients. Pour surmonter ces obstacles, l’interprétation n’est pas conçue comme un acte mécanique, mais comme un acte créatif.

Dans le travail quotidien, des situations de forte tension émotionnelle se présentent souvent, dans lesquelles il est d’une importance vitale de maintenir la dynamique de la situation de communication. Il a été prouvé que la manière dont un discours est transmis au patient a un impact important sur son niveau psychologique et détermine dans une large mesure son attitude pendant le traitement. C’est pour cette raison que Ginefiv dispose également d’une unité de soutien psychologique en matière d’infertilité. 

La proximité et l’empathie dans la gestion du dossier médical avec le personnel soignant rendent difficile le travail objectif et neutre des traducteurs-interprètes et nécessitent une gestion constante des émotions afin d’offrir un service d’haute qualité à toutes les parties.

Différences linguistiques

La tendance actuelle aux soins centrés sur le patient (patient-centered care), de plus en plus visible dans la culture sanitaire espagnole, exige l’adaptation de matériels et de protocoles qui rapprochent les connaissances spécialisées des patients.

L’un des principaux problèmes linguistiques rencontrés lors de l’interprétation dans ce domaine est l’utilisation d’une terminologie médicale spécifique qui est généralement inaccessible au patient. Dans le cas de l’espagnol, plus de 70 % des termes médicaux proviennent du latin. Le reste provient d’autres langues telles que l’arabe, le français ou l’anglais.

Dans ces cas, l’interprète doit démêler la complexité des termes pour rendre le discours compréhensible au patient ; ce processus est connu sous le nom de déterminologisation et consiste à utiliser des synonymes, des définitions ou des exemplifications pour remplacer les cultismes gréco-latins. Ainsi, un patient qui n’est pas un expert en la matière pourra plus facilement comprendre le discours du personnel soignant. 

Nous pensons que ces processus d’adaptation de l’information sont fondamentaux pour éduquer les patients et les impliquer directement dans des processus tels que le diagnostic et le traitement. S’il connaît et assimile des informations essentielles sur sa situation, il sera en mesure de signaler les symptômes indésirables ou les incidents survenus au cours de son propre traitement et de les communiquer à l’équipe médicale.

Différences culturelles : vers une médiation interculturelle

Tous les problèmes linguistiques ne résident pas dans la complexité des termes médicaux. Les contrastes culturels qui apparaissent autour de concepts tels que la vie, la reproduction, la mort, la structure familiale, la vie privée, etc., obligent l’interprète à jouer un rôle de médiateur non seulement linguistique, mais aussi interculturel, afin de traiter des questions où les valeurs éthiques entrent en jeu.

Une partie du travail d’information du service de soins aux patients internationaux consiste donc à expliquer des questions où se mêlent des aspects purement scientifiques et des différences culturelles. L’interprète alterne entre le rôle du patient et celui du professionnel de la santé, déchiffrant le code culturel de chacun afin de donner la parole à l’autre et de faciliter la communication.

Grâce à ces connaissances linguistiques, culturelles et techniques, les traductrices-interprètes de Ginefiv favorisent un climat de confiance mutuelle et d’empathie qui permet le bon déroulement de la consultation et enrichit la relation entre le médecin et le patient.

García-Izquierdo, I. y Montalt Resurrecció, V. (2013). Equigeneric and intergeneric translation in patient-centred care. Hermes, Journal of Language and Communication in Business, 26(51), 39-51. 

Lleó Guerrero, C., & Torroba Hernán. (2014). Interpretación médica y mediación intercultural: Dificultades y recursos en el campo de la fecundación in vitro. Panace@, 40, 258-263.