Fausses couches à répétition

Publicado el 13/09/2021

Même dans les couples en pleine santé, des fausses couches peuvent se produire. Le risque de fausse couche dépendra beaucoup de l’âge de la femme. On constate en effet que le pourcentage de fausse couche chez une femme de 20 ans s’élève à environ 13% tandis que chez la femme de 45 ans ce risque est supérieur à 50%.

La fausse couche, attestée cliniquement après analyse hormonale ou par échographie constitue la complication la plus courante de la grossesse et représente 15% des gestations.

Comment définit-on des fausses couches à répétition?

 
fausses couches à répétition

La fausse couche à répétition, fausse couche récurrente ou l’arrêt de la gestation à répétition correspond à la perte spontanée d’au moins deux gestations.

On estime à près de 1 à 2% les couples victimes de fausses couches récurrentes.

Le symptôme le plus courant caractérisant une menace de fausse couche étant le saignement vaginal, accompagné ou non de fortes douleurs abdominales ; on notera toutefois qu’un quart des femmes enceintes présentent de faibles saignements durant la première partie de leur grossesse et que, malgré tout, 50% d’entre elles mèneront leur grossesse à terme.
 

Quels sont les facteurs de risque associés aux fausses couches à répétition?

 
Il existe un certain nombre de facteurs qu’il convient d’étudier et qui ont été associés aux fausses couches récurrentes. Ceux-ci peuvent nous orienter à l’heure de chercher une solution pour remédier à ce problème. Facteurs à prendre en compte :

Le traitement sera spécifique à chaque cas et cherchera à corriger les taux hormonaux à travers un traitement pharmaceutique qui modulera ou supplantera le déficit absolu ou relatif des hormones en question.

  • Anomalies chromosomiques : Plus la fausse couche est précoce plus il y a de chances qu’elle soit due à un problème chromosomique. Il convient de signaler que près de 60% des fausses couches à répétition ont des origines génétiques.Il se peut qu’un des deux membres du couple (ou les deux) soit porteur d’une anomalie dans son matériel chromosomique ou encore que les ovules ou les spermatozoïdes soient porteurs eux-mêmes d’une anomalie au niveau de leurs chromosomes.Si l’un des conjoints est porteur d’une anomalie chromosomique, on propose souvent un cycle de Fécondation in Vitro avec diagnostic génétique pré-implantatoire (FIV-DGP). Ce traitement permet de sélectionner les embryons qui ne seront pas affectés pour les transférer dans l’utérus. Il est cependant également possible, en fonction du type d’anomalie constatée, de proposer au couple une FIV avec sperme de donneur ou une FIV avec ovules de donneuse (ou les deux).
  • Facteurs de coagulation : Il s’agit des pertes de fœtus qui ont pour origine des anomalies des facteurs de coagulation dus en particulier à une insuffisance en substances antithrombotiques dans le sang qui provoque une coagulation vasculaire, celle-ci empêchant le développement correct du placenta. Dans ce type de situation, on prescrit généralement à la patiente de l’héparine ou certains médicaments comme l’aspirine, traitement qui sera suivi durant toute la grossesse sous contrôle médical très stricte.
  • Anomalies anatomiques de l’utérus : Il s’agit de malformations du corps utérin. Elles peuvent concerner aussi bien le col de l’utérus que son corps lui-même, soit parce que cet organe est incomplet soit parce qu’il contient à l’intérieur une quelconque structure qui pourrait empêcher l’implantation normale d’un embryon, comme par exemple un septum utérin (présence d’une membrane qui divise l’utérus en deux compartiments). Pour pouvoir diagnostiquer ces anomalies, il est nécessaire de passer un certain nombre de tests comme une hystéroscopie ou une résonance magnétique nucléaire ou encore une échographie haute résolution ou en 3 dimensions qui nous aideront à établir le meilleur traitement à suivre.
  • Facteurs endocriniens : Les pathologies endocriniennes les plus fréquentes sont généralement l’insuffisance de la phase lutéale, le syndrome des ovaires polykystiques, un taux élevé d’hormone prolactine, le diabète et les dérèglements thyroïdiens sévères.
  • Facteurs infectieux : Ils se situent généralement au niveau de l’embryon ou du fœtus, au niveau du tissu placentaire ou de l’endomètre (endométrite). L’analyse du sérum sanguin et la mise en culture des organes affectés permettent de découvrir l’agent infectieux responsable et de déterminer l’antibiotique le mieux adapté à la situation.
  • Facteurs immunes : Pour des raisons qui nous sont encore inconnues, des anticorps se forment parfois dans le sang maternel et entraînent la mort de l’embryon. Ces derniers peuvent avoir des origines auto-immunes (composants de la biologie corporelle) ou des origines alloimmunes (rejet de la composante antigénique du fœtus provenant du conjoint).
  • Facteurs environnementaux : la consommation excessive de café, d’alcool, de tabac, l’obésité, l’exposition à des gaz anesthésiant et au Tétrachloroéthylène (liquide incolore, lourd et non inflammable, généralement utilisé comme dissolvant dans le nettoyage des tissus et des métaux), constitue également un facteur de risque accru en matière d’interruption de la grossesse.

Malgré tous les moyens dont nous disposons actuellement, toutes les études réalisées sur le sujet nous montrent que près de 50% des cas de fausses couches à répétition demeurent sans diagnostic étiologique, mais malgré tout, le pronostic reproductif général reste bon puisque 50 à 70% des patientes parviendront à donner le jour à un enfant vivant.